Suisse romande, la terre promise de l’eSport?
Les équipes eSport de Suisse romande ont soif de concurrence. Si elles s’affrontent sans merci durant les différentes LAN de l’année, elles s’entraident pour un seul et même but: celui de démocratiser la discipline.
L’arrivée des équipes eSport de Servette Genève et de Lausanne n’ont pas sabré les ambitions des autres équipes romandes. Au contraire, plusieurs d’entre elles saluent la concurrence et la médiatisation qui s’installent suite à l’implication de ces clubs de football. Deux éléments qui permettent à la scène de Suisse romande de toujours plus se développer, et qui profitent à l’ensemble des joueurs romands. En témoignent les différentes LAN de Suisse.
L’appartenance à des grosses structures sportives confère aux équipes davantage de moyens, y compris financiers. Le budget pour les line-up de 3 à 6 jeux tourne autour de 20’000 et 30’000 francs dans les deux clubs. Ces frais couvrent l’inscription en LAN, les déplacements, la nourriture, l’hébergement, les maillots ou encore les coachs. Et ils ont tendance à augmenter. «Notre budget a doublé en l’espace de quelques années» indique Frédéric Boy, le président de Lausanne eSports.
Petits budgets
Les structures plus modestes disposent d’une enveloppe plus réduite. Chez E-LVETS, les membres payent une cotisation. «Comme les footballeurs d’une équipe règlent la leur» explique André Gomes, le président, avant de préciser «On ne peut pas payer les joueurs avec cela, mais le graphiste et les serveurs, oui». Une solution pour perdurer sans sponsors. En contrepartie, la structure offre de la visibilité à ses adhérents. Le président de la Team Aeros met en garde contre la sous-estimation des coûts d’une équipe. A titre d’exemple : « Un jeu de maillot pour une seule line-up coûte 160.-» estime Guillaume Porchet. L’addition devient très vite lourde en rajoutant les équipes des différents jeux, leurs déplacements, l’inscription aux événements, la nourriture ou encore l’hébergement. Quant à Romandy Gaming, les dirigeants tentent d’aider leurs joueurs à l’occasion de certains déplacements. «On essaie de défrayer les repas, les maillots. Typiquement, notre partenariat avec 6th Energy Drink nous permet de leur fournir quelques boissons» lâche le président Benjamin Broch. Les Fribourgeois de noetic se concentrent dans un autre but. «Tout passe dans un projet de centre eSport. Notre prochain objectif est de défrayer nos équipes amateurs» lance Tufan Nergiz, le président de la structure.
Esport pour tous
Un but commun, parmi toutes ces acteurs: celui de démocratiser l’eSport. Petites comme grandes écuries, chaque équipe tente à sa manière d’améliorer l’image de la discipline. Noetic est par exemple en relation avec des centres socio-éducatifs, en marge de leur projet de centre eSport à Fribourg. 200m2 avec des places pour streamer ou encore pour jouer en équipe. Ce qui permettra de former les jeunes de la région, mais aussi de les encadrer. «Les parents adorent ça» raconte Tufan Nergiz.
De son côté Servette Genève s’intéresse de près à ce que fait la Geneva E-Sport Federation, qui a récemment fait reconnaître la discipline comme sport à part entière dans le canton. L’image du «geek ne sortant pas de sa chambre» s’écorne pour André Gomes: «Il n’y à qu’à voir les LANs, il y a plus de gens dehors à discuter que ceux qui jouent». Les structures multiplient les efforts pour proposer un environnement sain et des contrats honnêtes à leurs joueurs.
Vous voulez participer?
«Quand on monte une équipe, on a deux choix: soit on part de zéro comme le Paris Saint-Germain, soit on l’achète comme Schalke 04» Sébastien Frachey, l’un des co-fondateurs de Servette Genève eSport résume les deux manières de former sa propre équipe. Mais bien d’autres paramètres entrent en compte.